Lacs et canaux

Afin d’évaluer l’état des masses d’eau, trois points de suivi ont été mis en place sur le territoire afin d’obtenir des données d’analyses : lac de Carcans-Hourtin, lac de Lacanau et canal du Porge. Pour chacune des masses d’eau superficielles, ont été alors déterminés à partir des critères de la DCE, de modélisation et d’expertise :

Pour la masse d’eau souterraine, l’état est déterminé pour les aspects « chimique » et « quantitatif ».
  1. un état écologique établi sur des paramètres biologiques, physico-chimiques et de polluants spécifiques
  2. un état chimique avec la recherche de 41 substances dangereuses et prioritaires
  3. une date objectif pour le bon état écologique
  4. une date objectif pour le bon état chimique
 

Le Lac de Lacanau avec un état écologique « moyen » et un objectif de « bon état » en 2015 est considéré comme une masse d’eau « prioritaire » dans le cadre du Programme de Mesures lié au SDAGE Adour-Garonne.
 

Fragilité des lacs médocains

Les lacs médocains ne sont intégrés dans un réseau de suivi de la qualité des eaux que depuis 2007. Ceci limite les possibilités d’observation de tendances sur les différents paramètres analysés au regard des critères de la DCE. Toutefois, les études antérieures, le bilan de l’année 2004 et les analyses de 2007 à 2009 montrent des résultats proches concluant à la sensibilité des lacs.

Ces lacs sont en effet naturellement caractérisés par leur faible profondeur, par leur eau agitée par les vents, par leur très faible transparence, et par un faible renouvellement de leurs eaux. Ils sont ainsi particulièrement vulnérables à l’enrichissement des eaux et des sédiments en nutriments. Les analyses indiquent dans l’état actuel que le lac de Carcans-Hourtin présente un caractère eutrophe et celui de Lacanau mésotrophe.
Ces états d’eutrophisation doivent être particulièrement suivis en particulier sur le paramètre phosphore, qui favorise le développement de cyanobactéries et de plantes aquatiques invasives.
 
 

Suivi de la qualité des eaux

On note ensuite que les sédiments des lacs présentent ponctuellement des teneurs en hydrocarbures non négligeables. Les résultats sont toutefois très hétérogènes d’une analyse à une autre pour pouvoir comprendre le phénomène.
Les recherches sur les produits phytosanitaires montrent enfin la présence ponctuelle de quelques herbicides mais toujours à des concentrations faibles (metolachlore, atrazine).
 
 

Qualité des crastes

De manière générale, les crastes sont de bonne qualité. Les crastes drainant des zones forestières présentent une meilleure qualité que celles drainant des zones agricoles.
Ponctuellement, on peut trouver, au niveau des crastes drainant des zones agricoles, des concentrations faibles en nitrates (Caillava et Lupian à Hourtin) et en produits phytosanitaires (Caillava à Hourtin et Lambrusse à Carcans).
 
 

Qualité du canal des étangs

Le canal des étangs, de bonne qualité, voit parfois sa qualité diminuer à cause des matières en suspension. Ceci peut s’expliquer par la stagnation estivale des eaux.
Le canal du Porge (entre Batejin et Pas du Bouc) est de bonne qualité. Comme sur les lacs, on retrouve ponctuellement la présence d’hydrocarbures et de produits phytosanitaires à de faibles concentrations. Ce secteur est toutefois sensible sur les paramètres d’oxydabilité du fait de son caractère stagnant.
La bactériologie est de plus un paramètre important à surveiller sur l’aval du canal par rapport aux activités de baignade et de conchyliculture du Bassin d’Arcachon. On note une amélioration de la qualité bactériologique des eaux de baignade du bassin autour de l’exutoire du canal des étangs suite aux travaux réalisés sur l’assainissement collectif et le pluvial. Les zones conchylicoles de ce secteur restent cependant en classe de qualité B du fait de quelques rares déclassements en lien avec les épisodes pluvieux.
En 2004, les analyses sur le canal montraient de faibles concentrations en coliformes sauf pour le prélèvement automnale avec un pic à 1 500 coliformes/100ml.

 

Les « mousses » lacustres

Etudiées par l’IRSTEA, les mousses lacustres qui peuvent apparaître ponctuellement à la surface des lacs ne témoignent pas d’une quelconque pollution.
En effet elles sont issues principalement de deux sucres : le galactose et le glucose, présents dans le mucilages de certaines micro-algues (diatomées et cyanobactéries). Les mucilages jouent un rôle important dans la fixation des algues sur leurs supports qui sont d'autres plantes et des substrats divers.
Les mousses sont créés dans des conditions particulières de turbulence des eaux dues à des épisodes de vent important ou dans une chute d’eau à la sortie d’une écluse : les turbulences créent des émulsions plus ou moins stables dans le temps avec les mucilages présents dans les eaux, s'accumulant en masses de mousses le long des rives, quelquefois sur plusieurs décimètres d'épaisseur.
 
Pas d’inquiétude, l'ensemble des informations disponibles à l'heure actuelle sur ces mousses ne montre pas de toxicité vis-à-vis des organismes aquatiques.