Publication des résultats des 3 années de suivi de la faune piscicole sur les rives des lacs
Dans le cadre de la préservation des végétations des rives des lacs menée depuis plusieurs années par le SIAEBVELG et ses partenaires, plusieurs suivis sont réalisés notamment liés aux fonctionnalités de ces végétations patrimoniales.
Un des aspects important réside dans leur potentiel d’accueil pour d’autres espèces notamment les poissons.
Une étude menée par la fédération de pêche et de protection des milieux aquatiques de la Gironde dans le cadre de ce programme, a été conduite sur 3 années afin de constituer un état initial de ce potentiel d’accueil de la faune piscicole au sein des roselières à scirpes, à phragmites et des végétations amphibies, avant la mise en place de mesures de restauration de ces végétations sur des sites pilotes à Hourtin et Carcans.
Globalement les conclusions vont dans le sens du lien étroit qu’il existe entre la présence de juvéniles de poissons et la présence de végétations bien développées.
Des juvéniles de nombreuses espèces ainsi que d’anguille en phase de grossissement sur toutes les stations suivies ont été observés.
- En roselière à phragmites, une altération du peuplement piscicole est constatée lorsqu’il existe une altération de la végétation.
- Sur les stations en roselière à scirpes et végétations amphibies, l’altération des peuplements piscicoles sur les stations considérées comme « altérées » n’est pas nettement mise en évidence par les suivis par pêche électrique et par les nasses. Cependant les inventaires mettent globalement en avant un peuplement d’autochtones plus riche et plus diversifié sur la station de référence de bon état de conservation.
Ces résultats mettent en évidence l’importance de mettre en œuvre les mesures de restauration et de préservation afin que ces sites puissent retrouver leurs fonctions auprès de la faune piscicole. De plus l’ensemble de ces zones (hélophytes immergées) sont très importantes à prendre en compte dans la conservation du brochet (Esox spp.), car elles représentent de vastes frayères pour l’espèce (démontré dans plusieurs études menées par la FDAAPPMA33).
Concernant les méthodes de pêche, il apparait que les inventaires par engin passif (nasses) ne permettent pas d’apporter d’informations complémentaires sur le peuplement piscicole des stations. Quasiment exclusivement des écrevisses et des gambusies y ont été capturées. Par ailleurs, malgré la capture de poissons par pêche électrique, des fuites d’individus sont régulièrement observées par les agents lors des pêches, du fait de la méthode (bruits et dérangement lors de la progression sur les stations).
Un protocole de suivi par comptage visuel en embarcation a donc été mis en place et a permis de collecter les informations suivantes :
- Sur les sites du lot A, ce protocole semble très complémentaire pour estimer les effectifs des peuplements et les richesses spécifiques. Ces comptages ont aussi permis d’estimer la taille des bancs qui transitent dans les roselières. Ces roselières de phragmites et de scirpes semblent être des milieux favorables à la réalisation de ce protocole, car les poissons sont facilement observables et dénombrables.
- Sur les sites du lot B, les comptages n’ont pas apporté beaucoup d’informations complémentaires aux deux autres méthodes. Rappelons que les sites du lot B présentent des caractéristiques pouvant biaiser les observations en embarcation (faible lame d’eau très teintée, hélophytes denses en strate basse, présence de litière et de sédiments fins).
