Chantier participatif de préservation des rives du lac à Carcans

Chantier participatif de préservation des rives du lac à Carcans

En automne, les niveaux d’eau sont bas et les cycles de reproduction des espèces qu’accueillent les marais sont achevés : c’est ainsi la période adaptée pour les chantiers sur ces milieux fragiles.
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Le Syndicat des lacs Médocains SIAEBVELG est en charge de la gestion de l’eau et des milieux aquatiques sur le bassin versant qui s’étend d’Hourtin au Nord, jusqu’au bassin d’Arcachon au Sud. Aidé de ses partenaires scientifiques (INRAE, Conservatoire botanique CBNSA…), techniques et financiers (chasseurs, pêcheurs et leurs Fédérations départementales, gestionnaires de milieux naturels, Agence de l’eau Adour Garonne, Département de la Gironde…), il est impliqué depuis plusieurs années dans un programme de suivi et de restauration des rives des lacs aussi bien sur les aspects floristique, faunistique et hydro-morphologique.

Concrètement, des diagnostics de la flore et des habitats naturels ainsi que la faune piscicole ont été menés afin de déterminer les enjeux de préservation des différents secteurs de rives des lacs de Hourtin-Carcans et Lacanau et leurs états de conservation.

Suite à ces premiers diagnostics, ces mêmes acteurs ont décidé de passer en phase opérationnelle : aujourd’hui, plus de 15 bénévoles représentants de ces structures locales se mobilisent au Nord du marais du Pouch à Carcans pour planter des piquets qui limiteront les circulations motorisées sur les végétations fragiles du marais : le Faux-cresson de Thore en fleurs en ce moment et les Lobélie de Dortman  et Littorelle à une fleur alors exondées, sont actuellement bien visibles à cette période sur le marais. Ces différents herbiers subissent une nette régression depuis une vingtaine d’années et bénéficient depuis 2019 d’un Plan National d’Actions élaboré par le Conservatoire botanique national Sud-Atlantique en collaboration avec les acteurs techniques du territoire. Leurs causes de déclin sont liées à leur sensibilité aux perturbations physiques, c’est-à-dire que le moindre piétinement, à pieds, à cheval, en vélo ou en voiture, déstabilise le substrat dans lequel ces plantes s’enracinent. A la place d’une belle pelouse à Littorelles, il n’y a plus que du sable nu qui va être transporté par le vent lorsqu’il n’est pas recouvert d’eau en saison sèche.

Malgré leur taille réduite, ces plantes ont des rôles multiples pour les écosystèmes lacustres.

En plus d’améliorer la qualité de l’eau par des processus d’oxygénation des sédiments, ce qui rallonge la durée de vie des lacs, et de réduire les émissions de gaz à effet de serre, ce qui permet de lutter contre les effets du réchauffement climatique, ces plantes protègent les berges de l’érosion en stabilisant le sable avec leur racines. Et lorsqu’elles sont bien développées sur les rives des lacs, celles-ci sont moins favorables à l’implantation d’hydrophytes exotiques (Elodée dense, Grand Lagarosiphon et Jussies font partie des espèces invasives aquatiques largement présentes.)

Pour les poissons ces herbiers sont indispensables : entre les scirpes et roseaux, on ne trouve pas seulement les discrètes Lobélies et Littorelles, mais aussi une multitude de petits alevins qui se dissimulent de leurs prédateurs dont les petits brochets qui regagneront les eaux plus profondes lorsqu’ils seront grands.

Aujourd’hui, Le SIAEBVELG et le CBNSA saluent l’implication des chasseurs locaux qui sont prêts à aménager leurs secteurs de chasse pour préserver ces végétations et la faune associée.

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