La gestion de l'eau en forêt

Historiquement, la gestion de l’eau et la gestion forestière ont souvent été traitées séparément. Aujourd’hui, les projets partenariaux avec les collectivités (Mairie, Syndicat des lacs médocains - SIAEBVELG) et les forestiers (notamment l’Office National des Forêts - ONF pour les forêts publiques, propriétaires privés), permettent de travailler sur ce lien étroit entre forêt et eau, pour développer une approche intégrée qui concilie protection des peuplements avec des objectifs de production de bois, maintien des ressources en eau et préservation des zones humides et milieux aquatiques.

L’eau joue un rôle central dans le fonctionnement des écosystèmes forestiers : elle conditionne la croissance des arbres, la stabilité des sols et la qualité des milieux aquatiques. Une gestion hydrique raisonnée permet à la forêt de remplir ses fonctions écologiques (infiltration des pluies, recharge des nappes, régulation du ruissellement) tout en limitant les risques liés aux extrêmes climatiques, qu’il s’agisse d’inondations ou de sécheresses prolongées.

Sur le territoire, la principale difficulté réside dans la recherche d’un équilibre entre excès et manque d’eau. En hiver, la nappe de surface se recharge jusqu’à affleurer le sol selon les précipitations. A cette période, les pins sont en repos végétatif, ils ne prélèvent pas d’eau. Trop d’eau fragilise les peuplements (risques d’arrachage, asphyxie racinaire, maladies) et limite les accès aux parcelles, tandis qu’une évacuation excessive compromet les réserves nécessaires à la survie des arbres durant l’été et nuisent à leur bon état sanitaire. La complexité de la gestion hydrique repose donc sur la définition de seuils de tolérance pour assurer santé et équilibre de la forêt et de la ressource en eau.

Sur le bassin versant des lacs médocains, cette réflexion s’est concrétisée par plusieurs actions menées sur le secteur du Pipeyrous, au droit de parcelles communales grêlées actuellement en replantation ; à Sainte-Hélène sur le secteur de la Levade ayant connu les incendies de 2022 ou encore sur le Brassemonte, fossé en bordure de la commune ; et sur la Garroueyre à Hourtin. Ces opérations visent à mieux articuler les compartiments eau et forêt afin d’atteindre un équilibre hydrique durable. Les sites ont été instrumentés de sondes de suivi, permettant de recueillir des données précises sur les niveaux d’eau des nappes et des crastes. Ces mesures seront croisées avec des suivis de croissance et de productivité forestière, pour mieux comprendre comment l’eau influence la santé et la résilience des peuplements.

Des travaux de reméandrage des cours d'eau ont également été réalisés. Ils visent à optimiser les écoulements, entre crues hivernales et printanières et sécheresses parfois intenses. Cette approche favorise l’amélioration de la qualité de l’eau, constitue le support pour de nombreuses espèces et régule les flux hydriques. Elle permet également de mieux définir les seuils de tolérance hydrique des pins.

Au-delà des aspects techniques, le partenariat encourage la concertation entre les acteurs du territoire (propriétaires forestiers, exploitants, collectivités et gestionnaires d’espaces naturels) afin de concilier usages économiques, préservation des milieux et gestion raisonnée de la ressource. Le SIAEBVELG et ses partenaires poursuivront en 2026 ce travail de fond, pour que la forêt reste un réservoir de biodiversité et une alliée précieuse dans la régulation naturelle de l’eau.