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Une étude sur l'effet des incendies 2022 sur les niveaux d'eau dans la nappe
Un groupe d'étudiants encadrés par Alexandre Pryet (laboratoire EPOC à Bordeaux) a travaillé sur l'effet des incendies de 2022 sur la piézométrie de la nappe plioquaternaire. Les données mesurées mensuellement par l'AMAF ont permis de mener à bien ces analyses.
Un modèle de séries temporelles (PASTAS) a été développé à partir des données piézométriques initiales, puis forcé par les données météorologiques de 2023 et 2024 afin de simuler le comportement hydrologique théorique des parcelles forestières en l’absence d’incendie. La comparaison entre ces simulations et les mesures réelles post-incendie a permis de quantifier les effets du sinistre.
Les résultats montrent une élévation du niveau de la nappe jusqu’à 46 cm au cœur de la zone incendiée (piézomètre P5bis), correspondant à une lame d’eau non consommée par la végétation estimée entre 69 et 138 mm. Cet écart est interprété comme la quantité d’eau que la végétation – principalement les pins – aurait prélevée pour répondre à ses besoins évapotranspiratoires estivaux. Des écarts moindres ont été mesurés à proximité de crastes (P6) et en bordure du périmètre incendié (P36), traduisant l’effet drainant local et la moindre mortalité végétale.
L’étude met également en évidence l’importance de l’évapotranspiration du sous-bois, avec une contribution estimée à 55 % pour la molinie et 45 % pour les pins. Ces résultats suggèrent l’hypothèse que la molinie pourrait mobiliser de l’eau dans le sol sans nécessairement la restituer à l’atmosphère, la rendant ainsi indirectement disponible pour les pins.
Une comparaison avec des coupes rases a également été envisagée, montrant que la brutalité et l’ampleur d’un incendie ne sont pas comparables à celles d’une coupe planifiée, qui maintient une activité racinaire résiduelle.
Il faut garder à l’esprit que le modèle repose sur certaines simplifications. Il permet de simuler les grandes tendances, mais les résultats doivent être interprétés avec prudence.